Royaume-Uni : les conseillers contre l’addiction dans la rue

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Il s’agit d’un projet pilote organisé dans le cadre de la lutte contre les problèmes d’addiction au Royaume-Uni. Près de 550 000 personnes sont considérées comme addicts aux jeux d’argent en Angleterre. Dont une partie alarmante concerne les joueurs mineurs. Face au constat le gouvernement a décidé de réagir en ouvrant des centres d’aide à ce type d’addiction. Une action à laquelle se joignent les banques, offrant des succursales destinées au traitement de l’addiction au jeu d’argent.

homme avec lunetteLe premier à avoir lancé l’initiative c’est NatWest, une grande banque commerciale britannique. Elle appartient à Royal Bank of Scotland. Pour la première fois au Royaume-Uni, les banques ont décidé de se joindre à la lutte contre l’addiction. Leur plan d’attaque, ouvrir dans leurs locaux, des succursales capables d’accueillir les joueurs de jeux d’argent en ligne. Dans ces succursales, des professionnels ouvriront des sessions de conseil afin d’amorcer un premier pas vers la guérison pour les joueurs. Ce projet novateur est pour l’instant à l’essai. Si les résultats s’avèrent concluants, le projet pourrait être appliqué dans tout le pays.

Lutte contre l’addiction : un processus en douceur

table de jeu-homme qui se prend la tete a deux mainsCe projet viendrait agir en complément du travail de protection des joueurs dans les centres de traitement. Les personnes pensant avoir un problème de jeu, pourront prendre rendez-vous avec des experts de l’association caritative GamCare. Les sessions se dérouleront dans 13 succursales de NatWest. Les joueurs pourront y accéder même s’ils ne sont pas clients de la banque.
NatWest a déclaré qu’il souhaitait aider à résoudre le problème en utilisant l’espace au sol dans les agences. L’objectif : offrir des conseils dans un environnement discret.

« Certains clients pourraient être mal à l’aise d’aller dans un centre de traitement de la toxicomanie. […] C’est un environnement accessible et neutre. »
Phil Sheehy, responsable des prêts chez NatWest

NatWest, a déclaré que le processus allait s’ouvrir à Londres et dans le sud-est, les Midlands et l’est de l’Angleterre. Mais aussi que le service pourrait être introduit dans plusieurs de ses 700 succursales.

« Nous voulons voir ce que nous pouvons faire pour aider les personnes qui peuvent être aux prises avec une dépendance au jeu, ce qui peut avoir un effet financier important. »
Phil Sheehy, responsable des prêts chez NatWest

NatWest, vient donc par son action, le camp d’autres banques luttant contre l’addiction. Comme Barclays, Monzo et Starling par exemple. Ceux-ci permettent déjà à leurs clients de bloquer les transactions de jeu sur leur compte bancaire ou carte de crédit. Cela peut même s’opérer via l’application mobile.

LUTTE CONTRE L’ADDICTION : UN PROBLÈME PLUS LARGE EN COURS DE TRAITEMENT

machine a sous-femme depiteeSelon l’organisme de réglementation de l’industrie, la Commission des jeux de hasard, environ 340 000 adultes ont joué en Grande-Bretagne. Soit 0,7% de la population. Et 550 000 personnes supplémentaires ont subi un préjudice modéré à la suite de jeux d’argent.
Des études ont montré que cette dépendance coûtait à l’économie britannique des centaines de millions de livres et était associée à un risque de suicide élevé.

Les réactions de l’État

Un programme national d’auto-exclusion avait été lancé par l’État. Il était destiné à aider les joueurs problématiques à arrêter de parier. Cependant, le programme a rencontré plusieurs difficultés. Les militants se sont plaints du sous-financement et l’insuffisance des ressources dont souffrent les services d’aide.

« Le gouvernement a clairement indiqué à toutes les entreprises liées au jeu […] sont socialement responsables. Et qu’elles doivent utiliser le pouvoir de la technologie et des données pour aider les citoyens. À gérer leurs dépenses et à protéger leurs clients. »
Nicky Morgan, secrétaire d’État aux médias numériques, à la culture et au sport

Le secrétaire d’État a clairement exhorté les banques à nouer des partenariats avec ces services d’aide. Notamment pour leur apporter le financement dont elles ont besoin.

« Je surveillerai de près les progrès de NatWest et j’exhorte les autres acteurs du secteur bancaire à faire de même pour le bien de leurs clients. »

hommes femmes addictes en traitementEn règle générale, les banques interrogent déjà leurs clients sur leurs habitudes de dépense. Ils identifient des comportements dangereux, tels que de lourdes pertes auprès des bookmakers ou des casinos en ligne.

« La relation entre le jeu problématique et les problèmes financiers est bien établie. Mais on en sait trop peu à ce sujet », a déclaré Mike Kenward, directeur du développement de GamCare.

Selon lui, l’organisme de bienfaisance aiderait également à former le personnel de NatWest. Afin d’aider notamment les clients qui souhaitent obtenir de l’aide pour cesser de parier. La banque offre également une formation privée à 600 personnes sur la vulnérabilité.

« Les banques sont dans une position phénoménale pour aider les personnes touchées par le jeu problématique. Ce dont les gens ont besoin de changer radicalement leur vie. Les conseils sont les outils pour les aider lorsque leur motivation est au plus bas. Cela donne une couche supplémentaire de protection. »

Il a déclaré que l’offre d’espace offerte par NatWest dans ses succursales, aurait un impact décisif. Elle augmenterait la capacité de l’organisme de bienfaisance d’atteindre les personnes vulnérables. Le nombre de sites de conseil passerait de quatre à dix à Londres uniquement grâce au projet pilote.

GamCare a répertorié neuf emplacements où ses services seraient disponibles :

Camden
Stratford
Lewisham
Ealing
Wood Green
Twickenham & Ilford à Londres,
Margate dans le Kent
Haywards Heath dans le West Sussex.

Quatre autres doivent encore être confirmés.