L’annonce de Theresa May a provoqué des émules auprès de bookmakers britanniques et leurs paris. La première ministre a officiellement annoncé son intention de quitter ses fonctions gouvernementales. Une information qui n’est pas passée inaperçue auprès des bookmakers. Dans cette société ou le pari est presque devenu une institution, pourquoi la politique passerait-elle à travers ?
Parier ou ne pas parier, telle est la question. En 2016, les bookmakers britanniques ont engrangé près de 14 milliards de livres sterling. Cela représente, en 10 ans, une augmentation de près de 65%. En effet, cela s’explique notamment par le « Gambling Act » autorisant la publicité pour les paris depuis 2007. Particulièrement à l’affut de tout changement dans la sphère publique, la démission de la figure la plus importante du gouvernement ne passerait pas entre les mailles du filet.
Paris : les bookmakers peuvent-il prédire le futur du Royaume-Unis ?
Theresa May a annoncé ce vendredi 24 Mai sa démission du poste de première ministre prévue pour le 7 juin.
Après l’annonce, les cotes s’affolent. Les bookmakers sortent un nom susceptible de remplacer celui de la première ministre sortante : Boris Johnson. L’ancien maire de Londres est un Brexiter des débuts. Son nom affiche une cote moyenne de 1,80 auprès des bookmakers britanniques. Cela signifie que pour 10 euros joués, 18 euros sont gagnés.
PARIS: UNE COTE FIABLE ?
La réaction de Boris Johnson suite à cette annonce ne s’est d’ailleurs pas faite attendre. Déclarant qu’il « était temps de mettre en œuvre le Brexit ». Une promesse qui a de grande chance d’aboutir selon les bookmakers. De plus, cela fait 15 ans que les bookmakers britanniques ne se sont pas trompés sur le sort de politique de leur patrie. A tel points que parfois les enseignes de paris étaient plus dans le vrai que certaines institutions de sondage.
Lors des élections générales de 2015. Alors que l’institut de presse national Reuters annonçait un score serré ente les candidats du parti travailliste et conservateur. En revanche, les bookmakers ont campé sur leurs positions. Ceux-ci ont maintenus les paris sur les Tories, donnant les conservateurs favoris. Résultat : ils remportent 36,8% des voix contre 30,4% pour les travaillistes.
PARIS : SOUVENIRS DU REFERENDUM ECOSSAIS
Rebelote en 2014. Les enseignes de l’industrie du pari ont encore une fois visés juste. Alors que le « non » avait été annoncé durant toute la campagne, les bookmakers avaient une toute autre opinion. Ils étaient les seuls à statuer sur une montée rapide du « oui » avant de miser sur un score serré. Bien que les enseigne aient ajusté légèrement leurs côtes, elles donnaient toujours l’écosse dans le Royaume-Unis à 75%. Les résultats du scrutin leur ont donné raison.
PARIS : DES « DANS LE MILLE » REMARQUES
À l’époque, l’écart entre sondages et bookmakers avait alarmé. En 2015, le professeur Leighton Vaughan Williams (Nottingham Business School) l’assure, étude à l’appui. Sur les quinze dernières années, les bookmakers ont été plus pertinents dans leurs prédictions. Il s’agit de tous les événements politiques majeurs, actualité internationale comprise.
“L’hypothèse, c’est que la sagesse collective de plusieurs personnes pèse plus que les conclusions de quelques-uns”
Au Télégraphe
Moralité, c’est grâce aux parieurs que les bookmakers sont si bons. En outre, les parieurs engagent leurs propres argents. De fait, ceux-ci prennent en compte les données mis en lumière dans les sondages et la qualité des sondeurs. Également, l’historique. Voici ce qui tend à se passer quand les indécis votent. Et ce qu’il se passe entre le jour de l’élection en soi et les dates des derniers sondages. Toutes ces données sont absentes des sondages mais pas des espaces de paris.
Les prévisions et avis des parieurs évoluent donc en fonction du comportement des parieurs.
PARIS : LES BOOKMAKERS SONT-ILS SANS FAILLES ?
En revanche les prévisions des bookmakers ne sont pas infaillibles. Cela fait quatre ans que, comme pour les instituts de sondages, les bookmakers sont en décalage. Ils n’ont su prévoir ni l’élection de Donald Trump, ni le Brexit. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, des millions de livres ont été misés en faveur du « remain », rester dans l’Europe. Selon Ladbrokes, enseigne de pari, l’activité des bookmakers existe pour générer des profits.
La vérité, c’est que les « bookies » ne proposent pas des paris sur les événements politiques pour aider les gens à prédire les résultats. On le fait pour générer du profit et en la matière, ça a très bien marché pour nous”
Matthew Shaddick responsable des paris politique
Pour le Brexit, les bookmakeurs affichaient une cote à 90% en faveur de l’Europe, alors que le Brexit l’a emporté à 51,89%. Plusieurs hypothèses émergent pour expliquer ce décalage. La plus probable est que la majorité des parieurs pro-UE auraient misés en fonctions de leurs convictions. Faussant ainsi les cotes. Toutefois, selon une étude de l’Université de Cambridge, le marché des paris aurait tout de même pressenti plus rapidement que les marchés financiers, la montée « non à l’Europe » en juin 2016.
De plus, Boris Johnson devrait rester sur ses gardes. Il avait déjà été donné favoris en 2016 à la succession de David Cameron en tant que premier ministre. Une fonction qui était finalement revenue à Theresa May.
Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.