L’Angleterre est entrée en croisade contre les jeux d’argent terrestres et en ligne. Face à la croissante augmentation des addictes aux jeux, le gouvernement britannique serre la vis. Et ce depuis plusieurs mois. Le gouvernement a déjà mis en application certaines mesures de protection des joueurs. Comme l’ouverture d’un hôpital pour le traitement des addictions, l’ouverture de succursales pour offrir une aide aux addictes. Ou encore une nouvelle politique restrictive concernant la publicité pour les jeux d’argent. Quelques entreprises de jeu ont même été sanctionnés pour avoir ciblé publicitairement des joueurs mineurs. Dans ce contexte, les organisations d’aide contre la dépendance, se sont plaints de leur manque de moyens et ont appelé les banques à les aider. Ce à quoi la HSBC a répondu.
Ce n’est pas la première banque qui décide de se joindre au combat dans la lutte contre l’addiction aux jeux. La HSBC a décidé de suivre l’exemple de quelques autres banques depuis quelques mois. Le groupe bancaire a décidé de s’associer à plusieurs organisations caritatives de l’industrie des casinos en ligne. Comme GameCare et GamblAware. Grâce à cette association, la HSBC lance un nouvel outil d’auto-restriction mis à la disposition des joueurs. Les clients de la HSBC auront donc l’opportunité de bloquer les transactions de jeu sur leurs comptes.
Auto-exclusion d’un site de jeux d’argent, comment ça marche ?
Cette fonction d’auto-exclusion est disponible uniquement si les clients HSBC possèdent une carte de crédit ou de débit active. L’option peut être activée via la section « Gérer les cartes » de l’application mobile HSBC UK. Cette fonctionnalité peut aussi être activée auprès des services bancaires téléphoniques, ou en se rendant dans une succursale. Après avoir activé cette fonctionnalité, si le client décide de réaliser une transaction sur un site de jeux d’argent, la transaction sera automatiquement refusée.
Il existe cependant une possibilité de se rétracter. Mais la fonctionnalité ne peut être levée qu’après une période de réflexion de 24h00.
L’aide est-elle complète ?
Cette fonctionnalité n’est finalement qu’un outil supplémentaire pour aider les joueurs à se contrôler. En revanche, elle ne permettra pas d’aider les joueurs qui se trouvent dans le déni. C’est pourquoi, la HSBC décide de compléter son aide à la lutte contre les addictions. La banque suisse a décidé de former son personnel à la détection des problèmes d’addiction aux jeux. Ainsi les clients pourront recevoir une première aide.
Des clients nombreux à aimer les jeux
Sensible à ce problème, la banque HSBC a décidé de réagir. Notamment devant le grand nombre de clients en lien avec des casinos en ligne. La HSBC contient 504 000 clients ayant effectué des paiements aux casinos en ligne en 2018. Et il s’agit d’une clientèle uniquement britannique. La banque a récemment indiqué traiter quelque 1000 appels par mois concernant les jeux de hasard.
« Nous nous sommes engagés à aider les clients à gérer leurs finances. Ce qui inclut l’introduction de nouveaux outils permettant de contrôler les dépenses. »
Maxine Pritchard, responsable de l’inclusion et de la vulnérabilité financières de HSBC UK, Royaume-Uni.
Une implication qui ravit d’ailleurs les organisations caritatives qui remuent ciel et terre pour aider les addicts. Selon GambleAware, cette implication de la banque HSBC contribuerait à aider les joueurs à jouer dans un environnement plus sûr.
Comme mentionné précédemment, la HSBC n’est pas la première banque à se joindre aux efforts des associations. Cette nouvelle fonctionnalité intervient après que la banque NatWest ait annoncé une nouvelle mesure contre les problèmes liés aux jeux. La banque a notamment offert en association avec GamCare l’ouverture de succursales. Ce dispositif devrait aider les joueurs problématiques à se tourner vers des professionnels.
Ces succursales aideraient notamment les joueurs à sauter le pas pour demander de l’aide. Chose qui serait sans doute plus difficile à faire en se rendant directement à l’association. Ou à l’aide d’un coup de téléphone par exemple. Grâce à ce nouveau partenariat, 12 succursales devraient être ouvertes à Londres et dans le Sud-Est de l’Angleterre.
Dans ces succursales seront postés des conseillers de chez GamCare. Ils donneront notamment un service de conseils aux clients et accepteront même des personnes qui ne sont pas clientes. Trois banques concurrentes, Barclays Bank, Starling et Monzo, ont eux aussi lancés une fonctionnalité de blocage des transactions. Uniquement destinées aux sites en ligne de jeux d’argent. Tout comme la HSBC vient de le faire.
« Des initiatives comme celles de HSBC UK peuvent jouer un rôle important dans la réduction des dommages liés au jeu. Et inciter les personnes à demander de l’aide via le service national de traitement des jeux de hasard. Si elles ont besoin d’aide. »
Jane Rigbye, directrice de l’éducation chez GambleAware,
Ces nouvelles mesures interviennent dans un processus plus restrictif concernant les jeux d’argent. Devant des rapports consternants concernant les jeux en ligne en Angleterre, près de 55 000 mineurs seraient addictes aux jeux. Le gouvernement a notamment entrepris d’ouvrir un hôpital chargé de fournir un accompagnement contre l’addiction aux jeux auprès des enfants. De plus, le gouvernement a sanctionné plusieurs entreprises ayant ciblé par leurs publicités des mineurs. Depuis ce constat, le pays se lance dans un travail de fond pour endiguer les problèmes d’addiction sur les futures générations.
Bertrand Robert est un rédacteur expérimenté dans le domaine des jeux d’argent en ligne et des casinos en lignes.